Introduction

L’objectif de ce manifeste est de vous transmettre les clés de notre projet (p)repair. Quel problème souhaitons-nous attaquer ? Comment souhaitons-nous y parvenir ? Pourquoi faisons-nous cela ? Vous devriez trouver les réponses à ces questions dans les pages qui suivent. Et si d’aventure il vous venait d’autres questions, n’hésitez pas à nous en faire part, en nous écrivant simplement sur : equipe@p-repair.org

Bonne lecture !

1/ L’entretien : chevalier au service du bien

Les ennuis

D’après l’ADEME (ou Agence de la transition écologique, pour les non-initiés), et le SAV Fnac-Darty, plus de 50% des pannes sur nos appareils domestiques sont liées à un manque d’entretien 1, 2. On s’en fout, me direz-vous ? Pas tant que ça, pour deux raisons : ça nous coûte cher, et ça flingue la planète (vous commencez à connaître la rengaine normalement).

En gros, 50% de panes évitables, ça correspond à 14 millions d’appareils électroménagers, par an, en France.

C’est considérable.

Nous avons une réelle carte à jouer pour diminuer les externalités générées par la majorité des appareils appareils que nous utilisons, en étendant leur durée de vie 3, 4, 5.

Une infographie de l’ADEME 6 indique par exemple:

Si tout le parc des lave-linge, lave-vaisselle et sèche-linge en France était allongé d’une durée de vie d’une année, les gains seraient de 860 000 tonnes de CO²-eq, soit l’équivalent de l’impart énergétique de 1,6 millions de ménages pendant 1 an.

Une autre infographie 7 pointe les économies:

Prolonger d’1 an la durée d’usage de ses équipements plutôt que de les remplacer par du neuf permettrait d’économiser 660€.

Le testament

Donc pour polluer moins, c’est mathématique : il faut produire moins. Et pour produire moins, c’est simple, nous devons appliquer les 7 R. Il s’agit de règles est assez logique :

  • acheter uniquement ce dont nous avons réellement besoin (refuser, réduire)
  • garder le plus longtemps possible ce que nous possédons (réparer, réutiliser), réinventer notre mode de vie
  • bien trier nos déchets (recycler)
  • affirmer notre vision (revendiquer)

Trop de responsabilités tout ça ?

Franchement, avec un peu de motivation (sauver le monde, c’est pas mal non ?), nous pouvons le faire !

Et ça fait du bien au moral de savoir que l’on s’améliore individuellement et collectivement !

Mais dans ces règles de vie, nouveau testament du zéro déchet, il manque peut-être un r : rentretenir. Car encore une fois, d’après nos sources de confiance évoquées dans les ennuis, nous pourrions théoriquement éviter un paquet de millions de pannes sur l’électroménager tous les ans, en France, avec un bon rentretient généralisé. Ce n’est pas rien, qu’en dites-vous ?

C’est bien beau tout ça, mais comment faut-il entretenir ? Nous ne sommes pas tous des pros après tout, et ce que nous voulons, c’est acheter un appareil, le brancher, qu’il fonctionne, consomme peu, dure longtemps, et voila !

Exemples d’entretien

Ça mérite quelques exemples pour illustrer.

Un filtre de sèche-linge : rien de plus classique. Il faut le nettoyer après chaque utilisation. Mais dans le temps, le filtre finit par s’user et devient plus étanche. Imaginez-vous courir avec un masque sur la bouche. Ce sera pareil pour le moteur de votre appareil. L’entretien consiste alors à le nettoyer après chaque utilisation, et à le changer lorsqu’il commence à devenir trop étanche.

L’unité de brassage pour machine à café-broyeur : pour que votre café soit toujours aussi bon, il faut changer un joint de temps en temps. Vous pouvez même mettre cette pièce au lave-vaisselle pour la nettoyer quand nécessaire, puis le réinstaller en ajoutant un peu de graisse alimentaire si nécessaire !

Les charbons moteurs : ce sont des pièces qui assurent l’alimentation électrique du moteur, en faisant contact avec le rotor (ça y est ça parle technique). En gros ces pièces subissent une usure mécanique dans le temps. Elles sont présentes dans la grande majorité le nos moteurs électriques (du lave-linge à la perceuse). Lorsqu’ils sont usés, les charbons rétrécissent. Au bout d’un moment, il est possible que le courant passe moins bien, mais surtout, à partir d’un certain stade d’usure, ça finira par abîmer le rotor (une autre partie de votre moteur électrique, bien plus coûteuse et galère à remplacer). Ça pourra vous faire penser que l’appareil est HS. Alors que changer les charbons moteurs est souvent une simple opération de maintenance, qui ne nécessite qu’un tournevis, et la pièce détachée excède rarement 20€. Le tout, c’est de savoir changer ces pièces à temps, pour éviter d’endommager le moteur de votre appareil !

Pour finir, on repart sur du simple : quand avez-vous lancé votre lave-linge à vide, pour la dernière fois, sur un programme haute température (au moins 60°C), avec du vinaigre dans le tambour, pour nettoyer tout le bazar? Peut-être est-ce récent, félicitations !

Le site « Épargnons nos ressources » de l’ADEME fourmille de bons conseils d’entretien 8. De même qu’un grand nombre de forums en ligne.

Flemme

Alors OK, parfois, nous avons la flemme. Nous ne sommes que des humains après tout, c’est bien de le reconnaître. Et nos appareils électroménagers, c’est clairement pas ce qu’il y a de plus sexy dans la vie. On a souvent bien mieux à faire : voir ses copains, ses copines, sa famille, cuisiner un bon plat, boire un bon coup, regarder une série, s’étirer sous la couette, se balader en forêt… J’en suis !

Sexy ?

Mais en y réfléchissant : est-ce que ça n’est pas un peu sexy, de sortir quelques tournevis, une clé à molette, et de se coller à un petit check des charbons moteurs, un petit nettoyage d’un filtre, un petit graissage d’un piston ? Ça a déjà le mérite de faire de vous un mélange de Angus MacGyver 9 et de Imperator Furiosa 10.

Voici quelques-uns de vos futurs skills :

  • vous serez moins neuneu face aux machines qui vous entourent 🧠
  • vous serez mieux équipé en compétences transverses pour survivre à la fin du monde 🦾🔧
  • vous pourrez transmettre vos connaissances à votre entourage 🧡
  • vous participerez à retarder la fin du monde ❤️‍🔥
  • d’ici-là, vous ferez des économies 💶
  • vous ferez avancer la science 🧪

Et surtout, on estime à très peu de temps celui dont vous aurez besoin pour gérer vos machines. Soit ce sont elles qui vous gèrent, soit c’est vous qui les gérez. À vous de choisir. Nous avons l’occasion de devenir de véritables hackers du quotidien sans fournir de réels efforts. Ça ne se présentera peut-être qu’une fois dans notre vie. Ne laissons pas filer cette chance.

2/ L’organisation, le nerf de la guerre

Nous avons fait part de notre entrain pour le bon entretien.

Maintenant, on va tâcher d’expliquer par quels moyens on compte bien attaquer la déchéance de nos appareils.

Nous allons y aller point par point. Et à la fin, vous verrez, lorsque l’on relie tout, que l’idée est intéressante.

Les notifications

La clé de voûte de notre solution, c’est une application mobile.

Pourquoi une énième application dans nos smartphones ?

Car celle-ci permettra de recevoir des conseils utiles, directement dans la poche, pour mieux comprendre nos appareils, et les faire durer un max. Car plus ça dure, meilleur c’est pour la planète et le porte-feuille !

Nous avons vu quelques exemples dans la première partie : maintenir les filtres propres, vérifier les joints et les charbons moteurs. Bien souvent, c’est très simple de bien entretenir son appareil pour éviter une panne. Le problème, c’est que même avec la meilleure volonté du monde, nous oublions. On oublie de le faire, car nous pensons déjà à tout un fatras d’autres informations, et que rare sont les petits gestes de maintenance inscrits sur nos agendas.

Le principe des notifications, ce n’est pas de se faire bombarder chaque jour avec des devoirs. C’est au contraire, de faire en sorte de regrouper, une fois toutes les 2 semaines peut-être, quelques conseils sur vos appareils. Vous pourrez peut-être même choisir le jour des notifs. Parfois ce sera juste des informations, rien d’autre à faire que de lire quelques phrases pour rester au top. D’autres fois, il vous suffira de vous poser un moment pour faire un petit check up en suivant nos conseils. C’est de cette manière que vous en apprendrez plus, sans en avoir l’impression, et que vous saurez fair durer plus longtemps, sans effort.

Et attention, nous ne ferons pas appel à n’importe qui, pour vous prodiguer ces conseils d’entretien : Till viendra en personne pour vous expliquer ce qu’il est bon de faire pour gérer la forme de votre lave-vaisselle, four, sèche-linge…

La mascotte

Mais qui est Till ?

Till, c’est un chien. Un chien un peu timbré, qui a toute la fougue et l’énergie de la jeunesse, et un amour infini à donner. C’est la mascotte sur l’application, celui dont nous voyons pointer le museau quand il s’agit d’en apprendre un peu plus sur la vie secrète de nos machines. Till n’a pas sa langue dans sa poche, il parle franc quand il s’agit de dévisser un cache pour accéder aux entrailles des appareils !

Le référencement

Pour transmettre son savoir, Till a besoin de nous. Nous devons référencer sur l’application les appareils que nous possédons. L’idée est simple : j’ai un FOUR de la marque SONORA et du modèle CHOMAX. Je vais sur l’application (p)repair, et je renseigne que je possède ce produit, sur mon compte utilisateur. Je reçois ensuite des conseils sur mesure pour tous les produits ajoutés à ma collection.

Le fonctionnement collaboratif

Les produits que que j’ajoute à ma collection ne sortent pas de nulle part. Je les possède physiquement. Et ils existent virtuellement dans une base de donnée, c’est ce qui me permet de les retrouver sur l’application.

La base de données de (p)repair n’est pas achetée à des fournisseurs de données. Elle est constituée par nous tous, utilisateurs de l’application. Ainsi, lorsque je ne trouve pas sur l’application un produit que je possède physiquement, je peux l’ajouter à la base de données. Je pourrai ensuite l’ajouter à ma collection. Ainsi, nous améliorons tous ce service commun.

« Mais comment Till va savoir quels conseils me donner, pour un produit que j’ai moi-même ajouté à la base ? » Et bien c’est simple : ce produit appartient à une catégorie (un FOUR pour reprendre l’exemple précédent). Il existe des gestes d’entretien nécessaires pour la grande majorité des fours. Je recevrai d’abord ces conseils. Ensuite, comme l’application est collaborative, d’autres membres avisés pourront ajouter de nouveaux conseils, qui concerneront plus précisément le modèle de mon four (CHOMAX, pour reprendre l’exemple précédent). Till travaille également à l’amélioration permanente de l’application, et part à la recherche de partenaires (des fabricants de fours, par exemple, ou encore des réparateurs) pour ajouter de nouveaux conseils au fur et à mesure. Il parcourt également internet à la recherche des meilleures pratiques d’entretien. Mais pas de panique : Till est un bon gars, il veille à ce que nous ne soyons jamais débordés de notifications, et choisit celles qui sont vraiment les plus judicieuses pour nous faire gagner du temps, de l’argent, et de l’amour pour ce monde.

Les statistiques

Qui dit base de données dit… statistiques !

En plus de recevoir des notifications sur le bon entretien de nos appareils, nous aurons accès à des statistiques sur notre collection. Voici quelques exemples de statistiques :

  • durée de possession de mon produit
  • durée de possession moyenne pour ce modèle de produit
  • durée de possession moyenne pour cette catégorie de produits
  • coût total de possession d’un produit (ou TCO : Total Cost of Ownership, pour les plus avertis)

Cela permettra facilement de déterminer quel modèle de produit est plus ou moins résistant sur la durée, et donc de comparer lesquels sont les meilleurs et les moins bons, avec un peu de recul. Ça peut donner des idées sur la fiabilité des futurs produits d’une marque par exemple.

Ça permettra également de donner des indications sur les produits les plus intéressants à l’achat.

Illustration du propos

J’ai un budget d’environ 450 € pour m’acheter un nouveau lave-linge, car le précédent est tombé en panne au bout de 6 années de loyaux services. Je ne suis pas très bricoleur, et le coût de la réparation est estimé à 190 €, incluant les pièces détachées et la main d’œuvre. Ce coût étant supérieur au 1/3 de la valeur de mon produit neuf, je décide, comme la majorité de la population, de renouveler pour du neuf. Cet achat est motivé par : une panne, un coût de réparation jugé trop important, et pour finir, un léger plaisir lié à l’acquisition d’un matériel neuf.

Dans le magasin, plusieurs modèles oscillent autour de 450 €. Je me décide pour un lave-linge à 479 €, qui a de l’allure, et une bonne étiquette énergétique (consommation d’électricité et d’eau plus faible que ses concurrents). Le lave-linge que je viens d’acquérir a une durée de vie moyenne de 6 années, d’après les chiffres récoltés sur les anciens modèles de cette gamme, pour cette marque. Je ne le sais pas encore. Un autre modèle, d’une marque reconnue comme plus fiable et spécialisée dans les gammes supérieures, est vendu 1 199€, avec une durée de vie moyenne de 18 années. Je ne le sais pas non plus. Car si j’avais disposé d’un outil me permettant de vraiment comparer pour choisir le produit le moins cher, j’aurais acheté le second modèle, à 1 199€, quitte à payer en plusieurs fois.

Voilà le tableau

Modèle 1, marque AModèle 2, marque BÉcart
Prix d’achat479 €1 199 €
Durée de vie moyenne618
Coût de revient annuel79,83 €66,61 €13,22 €

Le vainqueur de la comparaison est indéniablement le second modèle. J’aurais économisé 13,22 € par an en moyenne, en décidant d’acheter le second modèle. Sur une période de 18 années, cela ferait 13,22 x 18 = 237,96 € économisés. Si l’on suit cette logique et qu’on la multiplie par le nombre d’appareils électroménagers que l’on possède, il est possible de réaliser de belles économies grâce à des choix judicieux !

Ce qu’il faut retenir, c’est que le moins cher à l’achat n’est pas toujours réellement le moins cher.

Pour trouver le moins cher, il faut corréler le prix d’achat à la durée de vie du produit.

Ce raisonnement a volontairement exclu l’écologie… pour l’instant.

Pensons-y désormais : sur une période de 18 années, avec le modèle 1, nous achetons 3 lave-linges, et nous finissons par les jeter. Sur une période de 18 années, avec le modèle 2, nous achetons 1 lave-linge, et nous finissons par le jeter. Nous aurions donc la possibilité de diminuer par 3 nos déchets, en choisissant le modèle 2, et les matières premières nécessaires à la production de nouveaux lave-linges.

Après une rapide analyse, le modèle 2 est :

  • le moins cher
  • le plus écologique

Parfois, il peut-être bon de renouveler son appareil avant 20 ans, s’il y a un bond technologique qui permet de drastiquement réduire la consommation d’énergie des nouveaux appareils par rapport aux anciens. Cela est plus délicat à juger, ça se fait souvent au cas par cas 3, 11.

Du coup, nous comptons aussi proposer des statistiques environnementales, pour nous inciter à faire les meilleurs choix, au regard de notre motivation première. Nous pourrons savoir combien de CO² nous avons évité d’émettre en conservant nos appareils plus longtemps que la moyenne, combien de tonnes de déchets nous avons évité, et bien d’autres tracas pour notre belle planète Terre.

Les informations additionnelles

Pour avoir accès à ces statistiques, il nous sera possible de renseigner des informations additionnelles pour les produits que nous possédons. Par exemple : le prix d’achat, la durée de garantie.

Ce sera toujours pratique d’avoir dans la poche l’information que notre appareil est encore sous garantie, s’il arrive un pépin.

Ce sera aussi pratique de voir quel produit a largement dépassé sa durée de vie moyenne grâce à nos bons soins, mais qui peut-être finira par causer un nouvel investissement malgré tout : nous pourrons anticiper d’éventuelles dépenses.

Le traitement de la donnée

Dans notre vision, chacun décide de l’accès à ses informations non personnelles : je pourrai alors choisir de rendre publiques ou non les produits de ma collection.

Concernant les donnée à caractère personnel, elles ne seront jamais vendues, à quiconque.

Tout ceci sera bien ficelé juridiquement, pour que nous soyons tous sereins en regardant l’avenir.

Le modèle du libre ou de l’« open source »

Nous sommes convaincus que ce qui se fait de bien dans le monde doit bénéficier au plus grand nombre.

En la matière, nos principaux exemples sont : Wikipédia, Open Street Map, Open Food Facts, et plus récemment encore Team for the Planet.

Le développement d’internet permet aujourd’hui à 5 milliards d’humains d’interagir, et de bénéficier de ressources libres. C’est une puissance phénoménale pour le partage.

Wikipédia est une encyclopédie qui a démocratisé le savoir, dans tous les domaines, à l’échelle de la planète 12.

OpenStreetMap est une cartographie libre qui permet de se repérer géographiquement, partout sur la planète 13.

Open Food Facts veut faire de la transparence alimentaire une norme, à l’échelle de la planète. Des applications comme Yuka sont basées sur ce projet 14.

Team for the Planet est un projet qui veut financer et rendre libres des innovations pour réduire les émissions gazs à effet de serre 15.

Avec (p)repair, nous voulons faire de la transparence sur les produits une norme, à l’échelle de la planète.

Par conséquent, les informations publiques de notre base de données (qui ne concernent pas les profils utilisateurs) seront libres d’accès pour toute structure souhaitant en bénéficier. Toute amélioration apportée à cette base de données devra en retour être libre d’accès également. Et aucune organisation ne pourra s’accaparer les droits d’utiliser nos données, au détriment des autres. C’est ce qu’on appelle une licence libre « contaminante », à l’instar de la licence publique générale GNU pour les curieux 16.

Le modèle du libre est défendu dans un rapport de l’ONU sur l’allongement de la durée de vie des objets 3. On peut y lire :

La philosophie de base derrière la perspective « Open Source » est que le manque de transparence (information asymétrique entre l’industrie et les consommateurs) est l’une des causes du raccourcissement de la durée de vie des produits. Si les consommateurs disposent de meilleures informations, ils peuvent, en théorie, prendre de meilleures décisions d’achat. L’Open Source est donc destiné à permettre aux consommateurs de prolonger la durée de vie des produits. Il s’ensuit que les consommateurs reçoivent non seulement plus de pouvoir, mais aussi plus de responsabilité. Le succès de cette perspective dépendra de l’action des consommateurs, de la capacité et du soutien des mesures politiques pertinentes, des organisations non gouvernementales (ONG) et des initiatives de l’industrie.

Le suivi des pannes

Notre projet prévoit de référencer non seulement les produits, mais aussi les pannes qui surviennent sur ces produits.

Pourquoi ? Simplement pour :

  • comptabiliser les pannes sur un produit donné
  • identifier les pannes les plus courantes
  • permettre à la communauté de relier des documents (schémas, tutoriels de réparation) pour venir à bout de ces pannes

Nous aurons donc encore plus de statistiques intéressantes ! Et oui Jammy ! Le must dans tout ça : si 10 000 d’entre nous rencontrent une panne sur un produit donné et qu’aucune solution n’existe, quiconque aura accès à cette information et pourra décider d’entreprendre pour proposer une solution à ces 10 000 utilisateurs et clients potentiels. Certaines entreprises pourront utiliser (p)repair comme étude de marché pré-mâchée pour voir là où une demande insatisfaite existe, et y remédier, pour le bien des portefeuilles et de la planète !

Les pièces détachées

Une panne = une réparation potentielle, et nous ferons tout pour faciliter cela !

Dans plus de 50 % des cas 17, une pièce détachée sera nécessaire pour réparer un produit tombé en panne. Nous comptons référencer les pièces compatibles avec chaque produit, ainsi nous n’aurons plus besoin de chercher.

Les informations relatives aux pièces détachées permettront là encore d’obtenir des statistiques : entre plusieurs pièces compatibles, l’une est-elle plus robuste ? L’une est-elle usinée de façon plus responsable ? Avec de meilleurs matériaux ? Est-elle fabriquée plus proche ? La transparence sur ces informations devrait éviter d’éventuelles dérives vers de nouveaux modèles économiques basés sur la réparabilité d’un produit, mais avec des pièces à changer très régulièrement. En bref, nous voulons savoir quels produits sont les meilleurs (les moins chers, les plus durables), mais aussi quelles pièces détachées sont les meilleures, sur ces mêmes critères !

Mise en relation

Pour faciliter encore l’acte civique et poétique de la réparation, nous proposerons une mise en relation directe avec les plateformes expertes dans la distribution des pièces détachées, telles que SOS Accessoires 18 ou encore Spareka 19.

Et si une panne n’a pas de solution existante par manque de pièce détachée disponible, là encore la communauté pourra identifier une demande insatisfaite (= un marché potentiel), et quiconque pourra se lancer dans la production d’une pièce, si cela est possible juridiquement et techniquement.

Chacun de nous pourra également désosser de vieux appareils hors service pour cannibaliser des pièces, et les proposer à d’autres utilisateurs en demande de ces pièces.

Résumé

Ce chapitre était un peu dense en informations.

Nous n’allons pas tout mener de front mais avancer étape par étape dans le développement de notre projet.

Voici à quoi ressemble notre dessin lorsque l’on en relie tous les points :

→ sur le court terme, nous allons lancer une application mobile, permettant de référencer les appareils électroménagers que nous possédons, afin de recevoir des notifications sur leur bon entretien. L’idée : les maintenir en vie plus longtemps. La base de données sera construite au fur et à mesure par nous tous, de façon collaborative. Nous aurons également accès à des statistiques sur nos appareils, qui alimenteront notre curiosité et serviront la recherche.

→ sur le moyen et le long terme, de nouvelles fonctionnalités seront déployées pour étendre le champ de la transparence aux pièces détachées. Il sera aussi possible de référencer les pannes, pour les endiguer au mieux et favoriser l’acte de réparation. Nous gérerons la mise en relation avec les distributeurs de pièces détachées mais aussi les réparateurs professionnels, pour les plus gros pépins.

3/ Qui sommes-nous ?

Nous sommes encore aux prémices de ce vaste projet, mais nous sommes bien déterminés à fédérer un maximum de personnes pour répondre à l’enjeu de taille que nous avons identifié. Nous voulons mettre de grandes claques aux 14 millions de pannes par an (en France) que l’on peut éviter avec un meilleur entretien. Et sur le long terme, nous voulons nous diriger vers une transparence globale des produits.

À l’heure où ce manifeste est rédigé, notre équipe est composée de 2 personnes : Guillaume, à temps plein sur le projet depuis 1 an, et Jean-Philippe, à temps partiel sur le projet. Nous sommes frères.

Toute personne souhaitant apporter son soutien peut nous contacter sur l’adresse equipe@p-repair.org afin que nous puissions échanger sur les opportunités de coopération. Plus nous serons nombreux, plus nous irons loin dans la bataille que nous avons choisie !

Pourquoi

Parce que nous aimons la vie.

C’est le principal levier de notre motivation.

Nous aimons nous promener dans la nature vivante. Nous aimons observer les jeunes bourgeons et les fleurs à venir. Nous aimons nous prélasser à l’ombre d’un arbre majestueux. Nous aimons arpenter les montagnes pour observer leurs paysages époustouflants. Nous aimons la faune, dont chaque espèce nous fait rêver. Nous aimons la musique, nous aimons les couleurs. Nous aimons les parfums, nous aimons le ciel, l’océan, les étoiles ! Nous aimons notre place sur Terre et dans l’Univers. C’est avant tout pour remercier la vie de ses innombrables cadeaux que nous souhaitons créer quelque chose qui nous semble utile au bien commun, et à la préservation de la vie.

Nous savons tous que la période actuelle est délicate, et que nous devons éviter de nous reposer sur des promesses faciles pour la période à venir. Il est surtout nécessaire de préparer concrètement le terreau qui verra peut-être fleurir de bonnes nouvelles pour demain. Nous savons qu’il est difficile de construire l’avenir lorsque nous sommes happés par le quotidien. Chacun d’entre nous a fort à faire dans sa vie. Mais lorsque nous pensons pouvoir organiser un avenir plus soutenable, dans le but de préserver le meilleur de notre civilisation, et de la relier davantage à notre environnement, faisons-le ! Essayons tout, coûte que coûte, pour remercier la vie, lorsque cela nous est permis !

4/ Nos valeurs

L’amour

Comme nous l’expliquions dans notre introduction, le but ultime de ce projet, la raison première de sa création, c’est l’amour que nous portons à la vie.

Cet amour nous apporte de la force pour créer une solution qui soit utile au plus grand nombre.

Le rêve

Que serions-nous sans une part de rêve ?

Les rêves du passé ont façonné la réalité d’aujourd’hui. Alors certes, peut-être que certains rêves égoïstes ont pu mener l’humanité à des heures tragiques. Mais combien de rêves ont permis d’avancer en suivant de nobles directions, de réduire les inégalités fondamentales, d’allonger l’espérance de vie humaine, de faire progresser nos sociétés ?

Aujourd’hui, nous devons plus que jamais rêver à la préservation du vivant. C’est un sujet de préoccupation récent pour notre espèce. Maintenant que nous en sommes conscients, nous avons besoin d’imaginer les plus beaux scénarios pour construire le monde de demain, en nous basant sur les réalités actuelles.

L’action

L’amour et le rêve peuvent sauver un cœur. Mais ils ne participent pas à la marche du monde sans action concrète. Nous sommes suffisamment déterminés dans nos convictions pour passer à l’action. Seule l’action permet de réaliser un rêve et de répandre l’amour.

Seule l’action permet de faire évoluer la réalité du monde.

Qu’est-ce que le triangle de l’action ?

C’est la théorie selon laquelle chaque partie doit agir selon ses responsabilités, sans se reposer sur les autres parties du triangle pour trouver des solutions.

  • L’État doit agir
  • Les entreprises doivent agir
  • Les consommateurs doivent agir

Notre projet est avant tout de créer un cadre, en s’appuyant sur les technologies actuelles, pour permettre une action collective de masse. Dans le triangle de l’action, nous sommes une entreprise qui agit pour aider les consommateurs à agir.

5/ Notre mission

Notre mission est simple : participer à la réduction de la consommation de nouveaux produits.

Comment entendons-nous la mener à bien ?

Sensibiliser et former

Till, nous l’avons vu dès le début, fera de nous des super-utilisateurs ! Nous deviendrons encore plus sexy avec nos outil et nos nouvelles compétences acquises sans même nous en apercevoir ! Nous allons former des régiments de hackers du quotidien, et les plus talentueux ou altruistes aideront leurs proches pour multiplier encore leur impact. Et si jamais tout foire, nous serons bien armés en compétences transverses pour gérer les 2-3 bricoles de la fin du monde.

Si un produit tombe en panne en moyenne au bout de 5 ans, nous ferons en sorte qu’il tombe en panne au bout de 10 ans ! Par le bon entretien et la meilleure connaissance de nos appareils, nous comptons bien lutter pour réduire la consommation, sans réduire notre confort de vie !

Activer les imaginaires

La sobriété est de plus en plus présente dans notre monde. Ou disons plutôt qu’elle reprend sa place dans nos contrés. Il s’agit avant tout de logique : on ne peut pas impunément prélever de nouvelles ressources sans arrêter, dans un monde où rien n’est infini.

Nous l’avons compris. Maintenant, il reste à en faire quelque chose de stylé ! Et nous le pensons : ce n’est pas moins stylé de garder son lave-linge pendant plus de 20 ans que de courir le marathon en moins de 3 heures ! Nous comptons bien donner leurs lettres de noblesses aux utilisateurs qui savent prendre soin de leurs appareils, et aux fabricants soucieux de concevoir des produits réellement durables et économes en énergie !

Les statistiques seront nos alliées pour pousser la motivation toujours plus loin, dans la direction de la sobriété et de la durabilité ! Mieux vaut garder son argent pour festoyer et s’acheter un beau vélo, plutôt que de le dépenser régulièrement pour des produits qui ne tiennent pas la route ! Et mieux vaut entretenir ses bons produits pour s’éviter le soucis de voir une panne survenir.

Faciliter les bonnes décisions

Réduire notre consommation, c’est avant tout consommer les bons produits : ceux qui durent et sont économes en énergie.

Nous savons aussi que les produits qui durent le plus longtemps ne sont pas souvent les moins chers à l’achat.

Alors il faut s’intéresser au coût total de possession d’un produit, pour comparer le prix réel, qui est bien différent du prix d’achat. Et il faut y ajouter une dimension environnementale : combien de produits de ce type vais-je consommer durant ma vie si je choisis ce modèle ? Combien si je choisis cet autre modèle ?

Avoir des données sous la main, dans la poche, sans avoir à chercher plus loin, ça facilite les bonnes décisions. On va appeler ça une transparence et une mise en avant de l’information. Nos statistiques seront utiles pour favoriser une consommation responsable, et éviter les pièges des prix tirés à l’achat.

Faciliter la réparation

Malgré tous nos efforts, il y aura de la casse. C’est inévitable. Rien n’est éternel dans ce monde, et les pièces qui composent nos appareils ne dérogent pas à cette règle. Alors on anticipe. Formés au bon entretien, habitués à chouchouter les mécaniques, nous, utilisateurs de (p)repair, saurons reconnaître mieux que quiconque les symptômes de dysfonctionnement chez nos produits. Ça donne déjà une sacré longueur d’avance quand il faut se tourner vers la réparation ! Et pour amplifier cette avance, nous indiquerons pour les produits quelles pièces sont compatibles, avec des liens vers les distributeurs. En quelques tapotements de doigts, la bonne pièce sera commandée.

Si les pièces n’existent plus sur le marché conventionnel, pour les produits vraiment anciens par exemple, les utilisateurs pourront facilement indiquer qu’ils sont en recherche de telle ou telle référence. D’autres utilisateurs qui auraient conservé un vieux produit une panne pourront alors le désosser pour cannibaliser les pièces et faire des heureux.

Si le diagnostic médical d’un produit pointe un trop gros problème pour le régler soi-même, l’application mettra également en relation avec des réparateurs professionnels, compétents pour prendre en charge l’opération.

Plus notre outil sera utilisé, plus il deviendra efficace pour faciliter la gestion de nos appareils de A à Z, et éviter de consommer ce dont nous n’avons pas besoin.

Identifier les opportunités de marché

Il peut malheureusement arriver qu’un produit soit irréparable faute de pièce disponible.

Dans ce cas, nous pourrons entrer en relation les uns avec les autres pour échanger des pièces. Mais si 10 000 d’entre nous sont en demande d’une solution pour une même panne, et que rien ne semble exister, cela peut éventuellement se traduire en opportunité pour une entreprise. Les demandes pourront être identifiées et quantifiées en temps réel grâce à (p)repair. Si une entreprise trouve une solution à un problème non résolu, cela permettra encore une fois d’éviter l’achat de nouveaux appareils, autant que possible.

Cette logique fonctionnera avec un nombre d’utilisateurs important.

Mesurer

On améliore ce que l’on mesure.

Comme nous voulons sans cesse nous améliorer, nous entendons bien mesurer notre impact, pour la mission que nous nous sommes donnés. Nous travaillerons sur ce point avec des chercheurs, et nous développerons des indicateurs cohérents pour vérifier que notre organisation participe bien à la réduction de la consommation de nouveaux produits.

Conclusion

Revenons à la base. Nous aimons la vie. C’est pour cela, pour donner le change à cette gratitude infinie que nous ressentons, que nous agissons. Nous voulons préserver ce que nous aimons.

Lorsque nous avons lu que 50% des pannes pouvaient être évitées avec un bon entretien, nous nous sommes dit qu’il y avait un coup à faire. Comment éviter ces 14 millions de panne par an, en France ?

Revenons au testament, la fameuse règle des 7R :

  • refuser
  • réduire
  • rentretenir
  • réparer
  • réutiliser
  • réinventer
  • recycler
  • revendiquer

Nous sommes persuadés que le bon entretien doit figurer dans cette noble liste.

Nous sommes pragmatiques, et nous nous appuyons sur les technologies actuelles. Nous nous appuyons sur l’expérience d’autres projets. Nous sommes convaincus que le développement d’outils open-source, à destination d’un vaste public, est une bonne solution. Un outil collaboratif, qui permette de fédérer en réseau de manière très large, et de partager du savoir et de l’information de manière ludique est toujours une idée puissante.

Notre objectif est de réduire la consommation de produits, pour réduire les externalités liées à leur fabrication et à leur fin de vie. Notre approche consiste à organiser une fabuleuse base de données open-source pour prodiguer de bons conseils d’entretien. Et cette base de données sera le levain d’autres bonnes recettes : quels sont les meilleurs choix à l’achat, comment résoudre les pannes les plus fréquentes, comment faciliter au maximum la décision de réparation ?

Nous pensons que le bon chemin à suivre est celui de l’open source. Celui du partage libre de connaissances pour progresser. Du partage de l’information, pour prendre individuellement et collectivement les bonnes décisions. Nous déposons une pierre supplémentaire sur ce chemin, pour qu’il soit de plus en plus visible, et devienne peut-être, un jour, la route principale.

Mais seuls, nous ne serons rien. Futurs utilisateurs, futurs contributeurs à ce projet : c’est grâce à nous tous, que nous pourrons avancer et créer un nouveau commun libre et collaboratif.

Ensemble, avec (p)repair, préparons notre avenir !

Références:


  1. Fnac-Darty – Rapport du SAV – 2019 ↩︎

  2. ADEME – « Comment améliorer l’utilisation et l’entretien des équipements domestiques ? Perceptions et pratiques des acteurs, pistes pour agir. » – 2022 ↩︎

  3. ONU – « The Long View - Exploring Product Lifetime Extension » – 2017 ↩︎ ↩︎ ↩︎

  4. ADEME – « Modélisation et évaluation environnementale de produits de consommation et biens d’équipement » – 2019 ↩︎

  5. Alternatives Économiques – « Électroménager : dur, dur d’être durable » – N° 429 décembre 2022 ↩︎

  6. ADEME – Infographie Biens d’équipement – « Les bénéfices environnementaux d’allonger leur durée de vie » – 2019 ↩︎

  7. ADEME – Infographie – « Pourquoi l’entretien de nos appareils n’a rien d’anodin ? » – 2022 ↩︎

  8. ADEME – Épargnons nos ressources – lien web : https://epargnonsnosressources.gouv.fr/conseils-entretien-appareils/ – visité en 2024 ↩︎

  9. Wikipédia – MacGyver – lien web : https://fr.wikipedia.org/wiki/MacGyver – visité en 2024 ↩︎

  10. Wikipédia – Furiosa – lien web : https://fr.wikipedia.org/wiki/Furiosa – visité en 2024 ↩︎

  11. Europen Commission – « Consumer Footprint - Basket of Products indicators on household appliances » – 2019 ↩︎

  12. Wikipédia – lien web : https://fr.wikipedia.org/  ↩︎

  13. OpenStreetMap – lien web : https://www.openstreetmap.org/  ↩︎

  14. Open Food Facts – lien web : https://fr.openfoodfacts.org/  ↩︎

  15. Team for the Planet – lien web : https://team-planet.com/fr  ↩︎

  16. Wikipédia – Licence publique générale GNU – lien web : https://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_publique_g%C3%A9n%C3%A9rale_GNU – visité en 2024 ↩︎

  17. Fnac-Darty – Rapport du SAV – 2023 ↩︎

  18. SOS Accessoires – lien web : https://www.sos-accessoire.com/ ↩︎

  19. Spareka – lien web : https://www.spareka.fr/ ↩︎